Exécution devant le 112e

Dans la nuit du 14 au 15 septembre, alors que la 57e brigade cantonne à Blercourt, la Gendarmerie amène deux territoriaux de 45 ans condamnés à mort la veille pour abandon de poste.  En réalité, ces deux soldats ont été condamnés pour mutilation volontaire et c'est le général Carbillet qui a écrit de sa main "abandon de poste" comme motif d'exécution. Une note de service, datée du 14 septembre précise les modalités de l'exécution :

"Le général commandant la 29e division a décidé que l'exécution des condamnés auraient lieu devant le 112e régiment d'infanterie. En conséquence J. et Ch.* seront conduits immédiatement par la Gendarmerie au cantonnement du 112e à Blercourt.
Le général Tocanne prendra toutes les mesures nécessaires pour que l'exécution de la peine ait lieu devant le front des troupes présentes dans le cantonnement (en particulier devant le 112e régiment, désigné par tirage au sort). L'exécution aura lieu dans l'après-midi d'aujourd'hui 14 septembre 1914, ou, en cas d'impossibilité, demain matin 15 septembre au jour et même, s'il le faut, pendant une halte en cours de marche.
On se conformera, autant que les circonstances le permettront, aux mesures et au cérémonial réglementaire que rappelle la note ci-jointe.

                               Carbillet, commandant la 29e division."

* Alexis Jajoux et de Nicolas Choumaker, deux soldats du 44e RIT.

L'exécution a bien lieu à Ambly le 15 à 5 h 30 devant le 112e. Dans ses Notes et souvenirs de guerre - 1914, le général Tocanne écrit :

"Les condamnés meurent courageusement et à ma connaissance, ce sont les deux premières condamnations à mort prononçées par le Conseil de Guerre du XVe Corps depuis le début des hostilités".

Je n'ai pu savoir, à l'heure actuelle, si des soldats du 112e furent du peloton d'exécution.